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C’est décidé, je vais mettre notre union en conte.
Bonne idée que voilà me dis-je en fin de compte.
Alors je griffonnerai sur ce papier notre histoire
Les jours où mon cœur ne broiera que du noir.
Au fil des mots, je raconterai ainsi notre parcours.
C’est sûr, je pourrais en faire un long discours.
Tu as su me charmer dès mes plus jeunes années.
Aveuglée, je ne t’ai point vu arriver, envoûtée
J’étais déjà par ta saveur enivrante et subtile.
Alors à toi je me suis accoutumée, ce fut facile.
Fière et euphorique, j’allais enfin te découvrir.
Je ne savais pas ce que nous réservait l’avenir.
Attrayante je t’ai trouvé tout de suite « gironde »
Délicate à la silhouette élancée, brune ou blonde
J’ai commencé par te rouler sur quelques conseils.
Et sur mes lèvres ton parfum se fit pure merveille.
Trente cinq ans que nous faisons le même chemin
Fidèle à toi, fidèle à moi tu ne m’as pas lâché la main.
Dès le début tu m’as enchanté de façon voluptueuse.
Et avec toi je ne voyais plus mes peurs j’étais heureuse.
Mes doigts malhabiles sur toi n’étaient plus engourdis
Tandis que de mon esprit tu éradiquais tous mes soucis.
Tes effluves se diffusant autour de moi étaient divines
Enveloppant ainsi de tes vapeurs bleutées mon officine.
Inconsciente du danger qui m’attendait, pour mon futur
Tu étais devenue ma drogue journalière divine et impure.
De t’aimer parfois, je ne pouvais le faire faute de moyens
Lors en manque de toi j’imaginais un monde plus serein.
Brune ou blonde peu importe pourvu que tu sois une tige
Et dans mon groupe d’amies parfois, tu créais des litiges.
Divergence d’opinion, je défendais avec virulence ta cause.
Maudits soit ceux et celles qui de t’écraser de leur pied osent !
Je ne voyais pas encore qu’en moi tu profilais la destruction
Chaque jour au creux de mes doigts, je chantais ton oraison.
Toi l’insidieuse, tu profitais de ma faiblesse pour me nuire
Je ne comprenais pas pourquoi tu cherchais à me détruire.
Tu étais pourtant mon seul remède, tel merlin l’enchanteur,
Dans mon triste ennui, tu apportais à ma bouche le bonheur.
Tes volutes bleutées, enchantaient aussi mon esprit et ma tête.
Mais aujourd’hui blondinette par ta faute je suis inquiète.
Car tu t’es fait en mon corps véritable fléau telle la peste,
Laissant derrière toi cette nauséabonde odeur funeste.
Le visage creux, le regard livide, je te regarde maussade
Tandis que pour moi tu entames une dernière sérénade
Diabolique ou divine, tu savais prendre une double face
Laissant d’horribles traînées sur ma pauvre carcasse.
En toi malgré mes souffrances, j’avais gardé la confiance
Mais aujourd’hui blondinette, il faut te rendre à l’évidence
Car de ton baiser de feu dès lors, sans remord je me sépare.
Et dès maintenant, toutes les couleurs de mon imaginaire,
Sans toi maudit tabac, iront voguer libres par delà les mers !
Tandis qu’à tes appels de ma bouche, je fermerai la fenêtre
Pour laisser pénétrer, par un vent de liberté, tout mon être.
Car enfin je signe ton départ dans un roulement de tambour.
Mon haleine sera enfin libérée de tes baisers enfumés et lourds.
Enfin grâce à toi mise ainsi en page je signe ma délivrance
Car tu as finis de jouer les ravageuses, je t’offre ma révérence.
Ainsi tu ne saisiras plus la douceur de mes lèvres tendres ,
Puisque notre divorce est prononcé, à cela tu devais t’attendre.
Auteur : Sweety ( moi-même )
Ecrit : 14 Avril 2007 -
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