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     Jean Danjou, né le 15 avril 1828 à Chalabre (Aude), tué au combat le 30 avril 1863 à Camerone(Mexique), est un officier militaire français du second Empire. Il s’illustra notamment en résistant à une armée de plus de 2 000 Mexicains lors de la bataille de Camerone, le 30 avril 1863. Il commandait alors la 3e compagnie du régiment étranger et disposait de 62 hommes seulement.

    Jeunesse et formation

    Originaire d'une famille de tradition militaire, il est né le 15 avril 1828, à Chalabre, de Jean et de Marguerite Balussou. Il est le quatrième d'une fratrie de huit enfants. Après des études sommaires à l’école primaire de Mirepoix, puis de Carcassonne, il travaille dès l’âge de quinze ans dans la fabrique de bonneterie de son père. Sa vocation militaire est provoquée par la visite en grand uniforme d’un ancien ouvrier de la fabrique familiale, le sous-lieutenant Canut. En 1847, il entre à l'école de Saint-Cyr.

    Carrière et distinctions

    Promu sous-lieutenant, il est affecté au 51e de Ligne. En 1852, il est versé au 2e régiment étranger. Le 1er mai 1853, au cours d'une expédition topographique en Algérie, il perd la main gauche à la suite de l’explosion de son fusil. Il la remplacera par une prothèse articulée en bois, dont il se servira comme d’une vraie. Promu lieutenant le 23 décembre 1853, puis capitaine le 9 juin 1855 à titre exceptionnel au siège de Sébastopol en 1854 et, enfin, capitaine adjudant major le 18 septembre 1855. Mis en non-activité par suite de « dégagement des cadres », le 16 avril 1856, il reçoit néanmoins la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Rappelé au service le 26 mai 1856, il est affecté au 26e d'infanterie, avant d'être de nouveau nommé au 2e régiment étranger en 1857.

    La bataille de Camerone

    Lors de l'expédition du Mexique (1861-1867), il est tué le 30 avril 1863 à Camerone, au cours d'une bataille restée mythique, durant laquelle 63 légionnaires (dont il avait pris ce jour-là le commandement) firent face à environ 2 000 soldats de l'armée mexicaine. Le capitaine Danjou et ses hommes se sont retranchés dans une hacienda délabrée. Malgré une démonstration de force des Mexicains, le capitaine Danjou refuse de se rendre. Les cavaliers mexicains démontés lancent alors une première attaque maladroite mais sont contraints de battre en retraite après avoir subi de lourdes pertes. Face à une situation quasiment désespérée, Danjou jure de ne jamais se rendre et demande à ses hommes de faire de même, ce qu’ils font. Il est mortellement frappé d’une balle en pleine poitrine en traversant la cour afin d'inspecter ses positions. Les hommes du capitaine Danjou, fidèles à la promesse faite à leur chef, déclinent une nouvelle proposition de reddition en dépit des tentatives d'intimidation du colonel Milan : les Mexicains font comprendre aux légionnaires qu'ils ne feront pas de quartier, s'ils s'obstinent à leur résister. À la fin de la journée, 40 légionnaires sont morts et 23 faits prisonniers. Presque tous sont blessés, et les deux tiers d'entre eux succomberont à leurs blessures au cours de leur captivité. De leur côté, les Mexicains déplorent plus de 500 tués et blessés. Les trois derniers légionnaires acceptent de se rendre, à condition qu'ils puissent conserver leurs armes et que l'on soigne leurs blessés. Acceptant les conditions de cette poignée de braves dont le courage l'impressionne, un officier mexicain francophone leur répond : " On ne refuse rien à des hommes comme vous ! ".

    La main du capitaine Danjou

    Après le combat, la colonne de secours du colonel Jeanningros ne retrouve que des corps dépouillés. On cherche en vain la main articulée que le capitaine Danjou s'était fait faire dix ans auparavant. La prothèse est finalement retrouvée en juillet 1865 par le lieutenant autrichien Karl Grübert chez le propriétaire français d'un ranch aux environs de Tesuitlan, à 100 km du lieu du combat. Celui-ci la tenait d'un guérillero ayant participé au combat. Le lieutenant Grübert la lui rachète pour 50 piastres. Selon une autre source, la main du capitaine Danjou a été retrouvée lors de l'arrestation du général Ramirez qui la détenait. Elle est ensuite rapportée à Sidi-Bel-Abbès en 1865 par le colonel Guilhem. Depuis, cette relique est conservée dans la crypte du musée de la Légion étrangère à Aubagne. Elle est présentée tous les ans lors de la cérémonie de Camerone à la maison mère, portée par celui qui a été choisi par ses pairs (ce n'est pas nécessairement un officier, encadré par deux ou parfois trois accompagnateurs).

    Postérité

    Un tableau représentant son portrait, œuvre du sergent Sméou d’après photographie, est conservé à Aubagne au musée de la Légion étrangère. Une stèle est érigée en sa mémoire à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier, et une plaque commémorative2gravé sur granit d'après un buste en bronze conservé au musée de la Légion étrangère à Aubagne, orne la façade de sa maison natale située dans la rue qui porte son nom à Chalabre (Aude). Le Domaine capitaine Danjou à Puyloubier dans les Bouches du Rhone est le siège de l’institution des invalides de la Légion étrangère et de l’amicale des anciens de la Légion étrangère du pays d'Aix et de la Sainte-Baume. Le château abrite le musée de l'uniforme légionnaire, annexe du musée de la Légion étrangère d'Aubagne, ainsi qu’une boutique ouverte au public et proposant à la vente les réalisations des ateliers. Un quartier capitaine Danjou abrite le 4e RE, à Castelnaudary dans l’Aude, réalisé en trois tranches successives : la première voit la réalisation des bâtiments des compagnies d'engagés volontaires, du PC, du stand de tir couvert, de l'ensemble alimentation - loisirs et du poste de sécurité ; la seconde tranche des travaux permet la réalisation de toutes les installations techniques et le reliquat de l'infrastructure destinée à l'instruction spécialisée ; la troisième tranche, qui sort de terre à partir de 1988, comporte entre autres le cercle-mess, l'infirmerie, les bâtiments destinés à héberger la CIC et la CIS. La piscine est inaugurée en 1997. Doté également d'un vaste complexe d'instruction à la conduite, le quartier se place parmi les centres d'instruction les plus modernes et les plus performants d'Europe. Une promotion « capitaine Danjou » respectivement d’élèves officiers (1971-1973) et d'élèves officiers de réserve (1971) est baptisée ainsi à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. L’école est commandée succéssivement par les généraux Jean Richard et Jacques de Barry à ce moment-là.

    Jean Danjou Sa main==>Jean Danjou


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